Entrer dans un supermarché, c'est un peu comme plonger au cœur d'un univers en constante mutation. Des milliers de produits alimentaires attendent sur les étagères que vous les ajoutiez à votre panier, sans même que vous sachiez comment ils ont été fabriqués. Si vous avez lu La meilleure façon de manger, un guide d’Angélique Houlbert et Thierry Souccar, vous savez probablement que l'enjeu est bien réel. Ces produits, qui constituent une part croissante de notre alimentation, sont en effet suspectés par de nombreuses études d'être à l'origine de divers problèmes de santé, de l'obésité aux maladies cardiovasculaires.

Cependant, face à l'inflation, à la publicité omniprésente et à la commodité que représentent ces plats, comment résister à la tentation des aliments ultra-transformés ? Mais surtout, comment faire le choix de produits de qualité sans se tromper ?

 

Qu'est-ce qu'un aliment ultra-transformé ?

Dans son ouvrage Manger vrai, Pamela Ebner dresse un portrait précis des produits alimentaires ultra-transformés et offre un éclairage précieux sur cette industrie qui influence notre consommation quotidienne.

Selon la classification NOVA, largement reconnue par la communauté scientifique, les aliments ultra-transformés sont des produits qui ont subi de multiples transformations industrielles. Ces dernières incluent des processus tels que l'hydrogénation, l'extrusion ou l'ajout d'ingrédients non utilisés dans la cuisine traditionnelle (hydrolysats de protéines, huiles hydrogénées, émulsifiants). Ces aliments, riches en sucres, graisses et sel, contiennent par ailleurs des additifs alimentaires pour améliorer leur apparence, leur saveur et leur durée de conservation.

Parmi les exemples typiques, citons les boissons gazeuses sucrées, snacks, barres chocolatées et plats préparés, ou, plus généralement, une grande variété d'aliments prêts à consommer que l'on retrouve dans les supermarchés du monde entier.

Les dangers des aliments ultra-transformés pour la santé

Comme le souligne Angélique Houlbert dans J'apprends à choisir les bons aliments, la consommation régulière des aliments ultra-transformés peut avoir des conséquences néfastes sur notre santé.

Nous l'avons vu précédemment, ces derniers sont très riches en sucres, graisses saturées et sel, trois composants dont une consommation excessive est associée à un risque accru de maladies chroniques (diabète, maladies cardiovasculaires, obésité). De nombreuses études épidémiologiques montrent d’ailleurs une corrélation directe entre la consommation d'aliments ultra-transformés et l'augmentation de ces maladies dans le monde.

De plus, la transformation industrielle de ces produits peut conduire à la formation de composés néoformés, potentiellement toxiques. C’est le cas de l'acrylamide, un cancérigène probable, qui se forme lors de la cuisson à haute température de certains aliments riches en sucres et en amidon. Plusieurs additifs alimentaires utilisés sont également source de préoccupations. Les émulsifiants, par exemple, peuvent perturber le microbiote intestinal et favoriser des inflammations.

Par ailleurs, les aliments ultra-transformés sont pauvres en fibres, vitamines et minéraux, des nutriments essentiels pour notre organisme. Or, cette dénutrition « cachée » contribue à la double charge de la malnutrition - la coexistence de l'obésité et de la sous-nutrition - observée dans de nombreux pays.

Ainsi, en dépit de leur facilité d'accès, de leur bas prix et de leur omniprésence dans l’industrie alimentaire, les aliments ultra-transformés constituent une véritable menace pour chacun de nous. Heureusement, il est facile de les éviter et de privilégier des produits sains.

 

Comment les aliments ultra-transformés se camouflent-ils dans les rayons ?

Si vous avez lu la BD La Malédiction du cordon bleu, de VROB, vous savez à quel point l'industrie alimentaire peut être rusée pour masquer la vraie nature de ses produits. En effet, les aliments ultra-transformés sont présentés de manière attrayante et pratique, dissimulant habilement les dangers qu'ils représentent pour la santé.

Tout d'abord, sachez que le marketing joue un rôle crucial. L'emballage, la publicité et les allégations nutritionnelles sont soigneusement conçus pour attirer les consommateurs. Des termes tels que « naturel », « sans conservateurs » ou « sans sucre ajouté » peuvent donner l'impression que le produit est sain, même s'il est ultra-transformé.

Ensuite, la liste des ingrédients est déconcertante. Les additifs sont mentionnés par leur nom scientifique ou leur numéro E, ce qui complique la reconnaissance des composants potentiellement nocifs. Par exemple, le sirop de glucose-fructose, une forme de sucre ajouté, est fréquemment masqué sous des noms tels que « sirop de maïs », « dextrose » ou « sirop de maltose ».

Notons aussi que les aliments ultra-transformés sont le plus souvent placés à des endroits stratégiques dans les supermarchés, comme les allées centrales, têtes de gondoles ou caisses, pour inciter à l'achat impulsif. Par ailleurs, ils sont généralement vendus en grandes quantités ou à des prix inférieurs aux aliments frais et peu transformés, ce qui rend leur choix tentant.

 

Survivre au supermarché : le guide du consommateur averti

Le bon choix au supermarché offre des pistes intéressantes pour survivre dans le dédale des supermarchés et faire des choix qui favorisent notre santé. Ainsi, vous y apprendrez que pour devenir un consommateur averti, il est essentiel de développer une série de compétences et de connaissances.

Pour commencer, lisez les étiquettes. La liste des ingrédients est un véritable miroir de la qualité du produit. Si vous voyez une longue liste d'ingrédients que vous ne pouvez pas prononcer ou qui ressemblent à un lexique de chimie, il s'agit très probablement d'un aliment ultra-transformé. Soyez aussi attentifs aux sucres cachés et aux gras trans.

Ensuite, éduquez-vous sur les additifs. Certains sont effectivement associés à des problèmes de santé, y compris des réactions allergiques et une mauvaise santé intestinale.

De manière générale, les fruits, légumes, légumineuses, noix, graines et céréales complètes, ainsi que la viande fraîche et le poisson, sont tous des aliments peu ou pas transformés. Ces derniers doivent donc constituer la majorité de votre panier. Privilégiez par ailleurs les produits bio, moins susceptibles de contenir des résidus de pesticides et d'autres produits chimiques.

Dans le même registre, cuisiner maison vous permet de contrôler la qualité des ingrédients et réduire la quantité d'additifs et de sucres ajoutés. Sans compter que cela vous aidera sans aucun doute à mieux apprécier vos repas.