Comment on a découvert les bénéfices des oméga-3
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Comment on a découvert les bénéfices des oméga-3

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Les avantages des oméga-3 et leur caractère essentiel ne sont connus que depuis quelques décennies. Voici l’histoire de cette découverte.

Thierry Souccar, Journaliste et auteur scientifique
Publié par Thierry Souccar, Journaliste et auteur scientifique

Les acides gras oméga-3 et oméga-6 sont indispensables au bon fonctionnement de l’organisme. Ils participent à la régulation de l’inflammation, à la santé cardiovasculaire, au bon état des membranes cellulaires et au maintien des fonctions cognitives. Essentiels, ils doivent obligatoirement être apportés par l’alimentation.

Pendant longtemps, notre régime fournissait naturellement un équilibre entre oméga-3 et oméga-6. Mais l’évolution de l’agriculture et de l’industrie alimentaire a rompu cette harmonie : les huiles riches en oméga-6 ont pris le dessus, les poissons gras sont consommés plus rarement, et les animaux d’élevage ne sont plus nourris à l’herbe. Résultat : un déficit généralisé en oméga-3.

Comprendre comment ces acides gras ont été découverts et pourquoi ils jouent un rôle si déterminant permet de mieux saisir l’importance de rééquilibrer nos apports aujourd’hui.

La découverte des bénéfices Oméga-3

L’acide gras alpha-linolénique, oméga-3, est le point de départ de composés plus complexes comme l’EPA et le DHA qui régulent la coagulation du sang, la contraction et la relaxation des parois artérielles, et l'inflammation. Ils interviennent aussi dans la régulation de la fonction génétique. Les acides gras oméga-3 sont importants pour la santé cardiovasculaire, l'humeur, la lutte contre l'inflammation, l’immunité, et la préservation des fonctions cognitives avec l'âge.

Au début du XXe siècle, les graisses alimentaires étaient simplement considérées comme une source de calories, qui pouvaient se substituer aux glucides. Puis en 1930, George Burr de l’université du Minnesota a suggéré que l’acide linoléique (oméga-6) était essentiel. Cette idée a mis du temps à être acceptée par les nutritionnistes mais elle a fini par s’imposer.

Cependant, les nutritionnistes ont longtemps cru que seul l'acide linoléique était essentiel et que son cousin oméga-3 ne l’était donc pas.

Tout a changé à partir de 1974. Les chercheurs danois Niels Kromann et Anders Green, à la suite de séjours répétés et d’une étude épidémiologique menée de 1950 à 1974, ont documenté la santé des Esquimaux. Comparés aux Danois, les Esquimaux de la banquise avaient très peu d’infarctus et étaient presque épargnés par le diabète, les maladies de la thyroïde, l’asthme, la sclérose en plaques et le psoriasis. Le cancer de la prostate y était également très rare.

De 1971 à 1980, deux autres Danois, Jorn Dyerberg et Hans Bang, poursuivent ce travail sur la côte ouest du Groenland. Ils relèvent que les Esquimaux consomment énormément de poisson (400 g par jour en moyenne) et de viande de mammifères marins. Ils montrent qu’à partir de 200 g de poisson par jour, l’incidence des maladies cardiovasculaires est nettement inférieure à celle d’Esquimaux ayant émigré au Danemark.

Au même moment, des observations similaires sont faites par les Drs Akira Hirai et Takashi Terano (université de Chiba, Japon) chez les habitants d’Okinawa, au sud du Japon. Les habitants d’Okinawa détiennent collectivement le record absolu de longévité au monde. Les centenaires y sont quatre fois plus nombreux qu’en Occident, plus nombreux même qu’au Japon. On y consomme environ 250 g de poisson par jour, deux fois plus qu’au Japon, et les maladies cardiovasculaires y sont plus rares.

Des oméga-3 dans le poisson

Le poisson consommé tant au Japon qu’au Groenland est très riche en acides gras oméga-3 à très longues chaînes, EPA et DHA. Les poissons gras ingèrent de grandes quantités de plancton riche en acide alpha-linolénique, qu’ils transforment ensuite en EPA et DHA. En mangeant du poisson gras, on bénéficie de ces oméga-3 longue chaîne.

La difficulté aujourd’hui est que le poisson gras peut être contaminé (PCB, mercure, PFAS). C’est pourquoi on recommande de ne pas dépasser trois portions par semaine (deux pour les enfants et les femmes enceintes). Les suppléments d’huile de poisson purifiée ou d’oméga-3 végans constituent une alternative sûre.

Sources

(1) Egede H. Det gamle Grønlands ny Perlustration eller Naturel-Historie. Copenhagen, J. C. Groth, 1741.

(2) Kromann N. Epidemiological studies in the Upernavik district, Greenland. Acta Med Scand. 1980;208(5):401-406.

(3) Dewailly E. Inuit are protected against prostate cancer. Cancer Epidemiol Biomarkers Prev. 2003;12(9):926-927.

(4) Bang HO, Dyerberg J. Lipid metabolism and ischemic heart disease in Greenland Eskimos. Adv Nutr Res. 1980;3:1-22.

(5) Hirai A. Eicosapentaenoic acid and platelet function in Japanese. Lancet. 1980;2:1132-1133.

(6) Kagawa Y. Eicosapolyenoic acids of serum lipids of Japanese islanders. J Nutr Sci Vitaminol. 1982;28:441-453.


Thierry Souccar est journaliste et auteur scientifique. Il est directeur de laNutrition.fr. Biochimiste de formation, il est spécialiste de nutrition et santé publique.
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