Aliments ultra-transformés : comment les repérer ?

Les aliments ultra-transformés du supermarché passent sous les radars du Nutri-Score et des applis. Ils sont pourtant associés à des risques pour la santé. Pour être discriminés, ils nécessitent une analyse plus fine. Voici comment les repérer, et comment le guide Le Bon Choix va vous faciliter la tâche.

Les aliments ultra-transformés

Au supermarché, on trouve des aliments bruts, comme les légumes, et surtout des aliments emballés, fabriqués par l’industrie. Ces aliments sont schématiquement de deux sortes :

• Peu transformés : pain, fromage, steak haché, tapenade
• Ultra-transformés : plats préparés, céréales industrielles, boissons sucrées, biscuits, etc.

Les aliments ultra-transformés (AUT) ont envahi les rayons ces dernières années : ils représentent jusqu’à 85 % de l’offre alimentaire des pays riches.

Selon la définition du Pr Carlos Monteiro (Université de São Paulo), un aliment est ultra-transformé lorsqu’il contient un ingrédient ultra-transformé (comme le sirop de glucose-fructose) ou un additif à usage cosmétique (pour valoriser la couleur, le goût, la texture) et/ou potentiellement risqué pour la santé.

Les AUT sont des assemblages d’ingrédients issus de procédés industriels sophistiqués : fractionnement, extrusion, moulage, pré-friture... Des additifs sont utilisés à différentes étapes pour rendre ces produits plus appétissants et stables. Généralement, ils sont vendus dans un emballage plastique ou synthétique attractif.

Les chercheurs brésiliens ont montré que les régimes riches en AUT nuisent à la santé, et ont conçu la classification NOVA pour informer les consommateurs du degré de transformation des aliments.

La classification NOVA

La classification NOVA range les aliments que vous consommez dans un groupe parmi 4, selon le niveau de transformation industrielle qu’ils ont subi.

Groupe 1 : Aliments non transformés ou peu transformés — fruits, légumes, céréales, légumineuses, lait, œufs, viandes, poissons, épices, etc.

Groupe 2 : Ingrédients culinaires transformés — huiles, beurre, sucre, miel, sel, farine. Utilisés pour préparer ou assaisonner les aliments du groupe 1.

Groupe 3 : Aliments transformés — produits du groupe 1 auxquels on ajoute des ingrédients du groupe 2 (pain, fromages, conserves, viandes salées, fruits au sirop…).

Groupe 4 : Aliments ultra-transformés — formulations industrielles intégrant additifs, arômes, isolats de protéines, sirops, huiles hydrogénées, édulcorants…

Les aliments ultra-transformés et votre santé

De nombreuses études ont montré que les consommateurs qui mangent le plus d’aliments ultra-transformés présentent un risque accru de surpoids, d’obésité, de maladies cardiovasculaires et de cancers.

La consommation d’AUT est également associée à une mortalité plus élevée, à des troubles de l’humeur et même à une vulnérabilité accrue aux infections.

Le chercheur Anthony Fardet, auteur de Halte aux aliments ultra-transformés, recommande de limiter leur consommation à moins de 15 % de l’apport calorique total.

Comment repérer les aliments ultra-transformés ?

Ni le Nutri-Score ni les applications grand public ne permettent d’identifier les AUT, car leur algorithme ne prend pas en compte le degré de transformation. Un produit peu gras et peu sucré peut être ultra-transformé, tandis qu’un autre plus gras, comme la sardine en boîte, peut ne pas l’être.

Alors que faire ?

• Lire les étiquettes : éviter les listes d’ingrédients à rallonge (plus de 5 éléments).
• Repérer les additifs : méfiez-vous des ingrédients que vous n’avez pas dans votre cuisine.
• Prudence : les allégations santé du type « bon pour le cœur » ou « réduit le cholestérol » cachent souvent des produits ultra-transformés.

Dans le guide Le Bon Choix au Supermarché, des diététiciennes-nutritionnistes ont analysé plus de mille produits pour identifier les aliments ultra-transformés et vous aider à mieux choisir, rayon par rayon. Un véritable guide de survie au supermarché !