Compléments alimentaires : comprendre le cadre réglementaire français
Pourquoi les compléments alimentaires sont-ils si strictement encadrés en France ? Cet article vous aide à comprendre le cadre réglementaire, ses avantages, ses limites et ses enjeux pour les consommateurs et les marques.
Compléments alimentaires : entre engouement, encadrement et enjeux
Les compléments alimentaires,lorsqu’ils sont sérieusement formulés, sont devenus des alliés du quotidien : retrouver de l’énergie, mieux dormir, gérer le stress, soutenir l'immunité...Mais sait-on réellement ce qu’ils sont, et pourquoi leur usage fait aujourd’hui l’objet d’autant de réglementations et de débats?
Une pratique en plein essor, reflet d’un besoin d’autonomie
Selon une enquête menée en 2024 par Synadiet, 61 % des Français ont consommé au moins un complément alimentaire au cours des deux dernières années. Parmi eux, 77 % se déclarent satisfaits des effets observés, et 70 % ont maintenu une prise régulière en 2024. Ces chiffres témoignent d’une évolution profonde du rapport à la santé, où la prévention active prend une place centrale.
.png)
Qu’est-ce qu’un complément alimentaire ? Définition et encadrement
Une denrée alimentaire spécifique
Un complément alimentaire est une denrée alimentaire destinée à compléter l’alimentation normale. Il se présente le plus souvent sous forme de gélules, comprimés, poudres ou liquides, et contient des nutriments (vitamines, minéraux), des plantes, ou d’autres substances naturelles à effet nutritionnel ou physiologique.
Il ne s’agit ni d’un médicament, ni d’un produit miracle : son rôle est d’accompagner l’organisme, en soutien ou en prévention.
Depuis 8 ans, Nutristore – le site responsable de ce blog – propose une sélection de compléments alimentaires fondés sur la science, incluant ceux de notre propre marque, Nutrissime, ainsi que d'autres marques sérieuses.
Nutrissime est notre marque maison, formulée par nos soins à partir des données scientifiques les plus récentes, avec des formules avancées, sûres et rigoureusement dosées.
Mais vous vous êtes peut-être déjà demandé :
- Pourquoi certaines allégations sont-elles si vagues ou génériques ?
- Pourquoi certains ingrédients ne sont-ils pas utilisés ou sous-dosés par rapport aux études ?
- Pourquoi certains produits étrangers semblent plus "forts" que les nôtres ?
La réponse est à chercher dans un cadre réglementaire complexe, spécifique à la France, souvent mal compris à recontextualiser dans une Europe plus dynamique sur ces sujets. Et parce que nous croyons en une information claire et transparente, nous avons choisi de tout vous expliquer.
.png)
Un discours contraint par le règlement européen
Les compléments alimentaires sont encadrés au niveau européen par le règlement (CE) n°1924/2006, qui délimite strictement l’usage des allégations de santé. Cette législation vise à protéger les consommateurs contre les promesses infondées ou exagérées, une démarche légitime sur le fond.
Un encadrement strict sur les étiquettes
Dans la pratique, même lorsqu’un ingrédient ou une plante a fait l’objet de nombreuses études scientifiques sérieuses, il est interdit de mentionner directement ces effets sur l’étiquetage, les emballages ou les publicités, sauf si une allégation correspondante a été autorisée par l’EFSA (Autorité européenne de sécurité des aliments) puis validée par la Commission européenne.
Qu’en est-il des allégations « en attente » ?
Un grand nombre d’allégations, notamment celles portant sur les plantes, sont toujours en « attente d’évaluation » par les autorités européennes. Contrairement à une idée reçue, ces allégations ne sont pas automatiquement interdites.
Selon la DGCCRF, elles peuvent être utilisées sous certaines conditions, notamment en respectant les principes généraux du règlement (CE) n°1924/2006.
Il est donc possible, dans certains cas, d'utiliser des allégations « en attente », à condition de pouvoir les justifier scientifiquement, de les encadrer strictement, et de ne pas induire le consommateur en erreur.
Supports pédagogiques : un espace d’expression encadré
En dehors des emballages, des étiquetages et des publicités, il reste possible d’évoquer les résultats d’études scientifiques dans des contenus à visée pédagogique — comme les articles, newsletters, dossiers d’information ou fiches explicatives — à condition de respecter des règles strictes de prudence :
- Utiliser des formulations nuancées, au conditionnel (« peut contribuer à… », « pourrait soutenir… », « est susceptible de… »);
- Contextualiser les données : résultats précis des études, méthodologie, population étudiée, dose utilisée, durée, éventuelles limites des travaux;
- Aborder les risques, les effets indésirables possibles ou les limites d’usage des ingrédients, pour garantir une information complète et responsable.

Un paradoxe entre rigueur réglementaire et attente de clarté
En tant que fabricant engagé, nous aimerions pouvoir fournir des explications détaillées, fondées sur les meilleures données scientifiques disponibles. Nos utilisateurs nous interrogent souvent sur les choix d’actifs, les dosages ou les effets potentiels observés en clinique. Pourtant, la réglementation actuelle limite fortement notre capacité à présenter clairement ces bénéfices, même lorsqu’ils sont bien documentés.
Notre conviction : transmettre la science avec honnêteté
Chez Nutristore, nous croyons profondément en la vulgarisation scientifique comme levier d’autonomie. Nous pensons qu’il est possible de rendre la science accessible sans la simplifier à outrance, et sans jamais promettre ce que la recherche ne permet pas d’affirmer.
Nos formulations sont construites à partir de données cliniques solides, issues de publications rigoureuses, sélectionnées avec soin. Pour chaque ingrédient, nous croisons les résultats d’efficacité, les données de tolérance, les usages traditionnels et les limites connues, afin de concevoir un produit cohérent, utile et sûr.
Malheureusement, notre manière d’en parler reste souvent bridée : sur les étiquettes comme dans les supports marketing, le discours autorisé est très codifié, parfois peu lisible pour les utilisateurs. C’est pourquoi nous multiplions les contenus pédagogiques, comme cet article, pour replacer la science dans un langage clair, respectueux du cadre… mais aussi de l’intelligence du lecteur.

La spécificité française : sécurité maximale ou frein à l'efficacité ?
Un encadrement inspiré du médicament
En France, les compléments alimentaires relèvent du droit alimentaire, mais leur encadrement rappelle parfois celui du médicament. Depuis 2018, la DGAL (Direction générale de l’Alimentation), rattachée au ministère de l’Agriculture, est chargée de l’encadrement effectif du secteur.
Elle examine la sécurité des formulations, les synergies d’ingrédients, les interactions possibles et les précautions d’emploi. Ce niveau de vigilance a pour but de prévenir tout risque pour le consommateur… mais il crée aussi un environnement réglementaire particulièrement exigeant pour les marques françaises.
- Pas d’ordonnance nécessaire
- Pas de remboursement par la Sécurité sociale
- Pas d’AMM (autorisation de mise sur le marché)
Le projet d’arrêté “Nutriments” : un risque de décrochage scientifique
En 2024, l’ANSES, autorité scientifique indépendante, a publié un avis recommandant des seuils maximums de vitamines et minéraux dans les compléments alimentaires.
Ces seuils – 208 mg pour la vitamine C, 250 mg pour le magnésium, 9,7 mg pour le zinc – sont bien inférieurs aux dosages utilisés dans la plupart des études cliniques. Si ces recommandations étaient traduites en arrêté, près de 25 % des compléments actuellement vendus en France devraient être reformulés.
• Formules trop faibles pour produire un effet réel
• Déception des utilisateurs et perte de confiance
• Discrédit injuste du secteur
• Contournement via les achats à l’étranger
• Frein à l’innovation pour les marques exigeantes
Des écarts notables avec nos voisins européens
La France applique des restrictions qui vont bien au-delà de celles en vigueur chez ses voisins. En Italie, Belgique ou Allemagne, les doses maximales autorisées sont souvent plus élevées. Des actifs comme le curcuma hautement titré, le CBD ou encore le 5-HTP (Griffonia) y sont accessibles sous réserve de précautions claires.
En France, ces ingrédients sont interdits ou tellement encadrés qu’ils deviennent inexploitables. Cette hyper-précaution entraîne une distorsion concurrentielle, et prive les consommateurs français d’options pourtant autorisées ailleurs dans un cadre sécurisé.
Des garanties de sécurité… mais aussi des limites
Le cadre français offre néanmoins des garanties importantes pour le consommateur :
- Traçabilité complète des matières premières
- Interdiction des OGM, des nanoparticules, des substances irradiées
- Contrôles rigoureux et dépôt obligatoire des formules à la DGCCRF
En 2020, la France a par exemple été pionnière en interdisant le dioxyde de titane (E171), bien avant l’Union européenne. Mais cette volonté de protection peut aussi se transformer en frein, si elle ne tient pas compte des avancées de la science.
.png)
Notre position : prévention, science et liberté d’informer
À travers Nutrissime, notre marque de compléments alimentaires conçue à partir des données scientifiques les plus récentes, nous défendons une prévention active, fondée sur des preuves, rigoureuse mais compréhensible.
- Un meilleur alignement avec les données cliniques, pour des dosages réellement efficaces ;
- Une ouverture encadrée à l’innovation, avec des actifs traçables et sûrs ;
- Un discours plus clair, pour aider les consommateurs à faire des choix éclairés sans tomber dans la désinformation.
Sources
• Synadiet. Baromètre de la consommation des compléments alimentaires en France, 2024.
• ANSES. Avis relatif aux teneurs maximales en vitamines et minéraux, octobre 2024.
• Règlement (CE) n°1924/2006 sur les allégations nutritionnelles et de santé.
Préférences sur les cookies
