Acide alpha-lipoïque : bénéfices, usages, précautions...
Qu'est-ce que l'acide alpha-lipoïque ? Quelles sont ses propriétés ? Comment l'utiliser ? Quelles précautions prendre ?
Découvrez les bienfaits de cet antioxydant universel
Qu’est-ce qui rend le brocoli, le chou, les épinards si bons pour la santé ? Il y a bien sûr les fibres, les composés phytochimiques comme le sulforaphane, mais aussi d'autres composés importants que l’on regroupe sous le terme « antioxydants », notamment l'acide alpha-lipoïque (AAL).
Que désigne-t-on par « antioxydants » ? Les aliments riches en antioxydants et des molécules comme la vitamine C aident à combattre le vieillissement en neutralisant des particules très réactives appelées radicaux libres, générées en permanence lorsque nous respirons, nous alimentons ou nous exposons au soleil. Ces radicaux libres peuvent endommager cellules et tissus.
Les antioxydants qui les neutralisent sont généralement de deux sortes : les uns agissent dans la phase aqueuse, comme la vitamine C ; les autres dans les graisses, comme la vitamine E. Ce qui distingue l’acide alpha-lipoïque, c’est qu’il agit dans les deux phases. Voilà pourquoi il est considéré comme un antioxydant universel, tout comme la mélatonine. L’acide alpha-lipoïque possède aussi des vertus anti-inflammatoires.
Pour ces raisons, l’acide alpha-lipoïque est étudié et prescrit, sous forme de suppléments, dans un grand nombre de troubles et maladies comme le diabète, certains cancers, les maladies cardiovasculaires.
Qu'est-ce que l'acide alpha-lipoïque ?
L'acide alpha-lipoïque (également appelé acide lipoïque ou acide thioctique) est un composé organosoufré présent dans le corps et également synthétisé par les plantes et les animaux. Il a été isolé en 1951 par Lester J. Reed, biochimiste à l’Université du Texas, décédé en 2015 à l’âge de 90 ans.
On le trouve dans chaque cellule du corps, où il aide à transformer le glucose en « carburant » utilisé pour produire de l'énergie. Mais l’acide lipoïque a d’autres vertus, notamment celle d’augmenter le niveau d’une substance appelée glutathion, notre principal détoxifiant cellulaire.
Il n’est pas indispensable de consommer quotidiennement une certaine dose d'acide alpha-lipoïque ; c'est pourquoi il n'est pas considéré comme un « nutriment essentiel ». Même si nous pouvons en fabriquer nous-mêmes sans suppléments ni source alimentaire externe, une alimentation riche en AAL et l'utilisation de compléments augmentent la quantité qui circule dans le corps. Des études montrent que cela peut avoir des avantages dans certaines situations.
Comment utiliser les suppléments d'acide alpha-lipoïque ?
Avant de prendre des suppléments, demandez toujours l'avis de votre professionnel de santé.
- Doses habituellement constatées dans les essais cliniques
Les doses orales varient généralement de 400 à 1 200 mg par jour.
- Quelles associations ?
L’acide alpha-lipoïque peut être associé à l’acétyl-L-carnitine, une autre substance impliquée dans la production d’énergie et l’activité des mitochondries. C’est le protocole du Pr Bruce Ames, étudié dans la prévention du vieillissement et l’amélioration des capacités énergétiques et cognitives.
L’acide alpha-lipoïque peut aussi être associé à l’hydroxycitrate du Garcinia. C’est le protocole métabolique popularisé par le Dr Laurent Schwartz, auteur de Les clés du cancer, disponible sur Nutristore.
- Formes : l'acide alpha-lipoïque est un composé organosulfuré dérivant de l'acide caprylique. Il contient un carbone asymétrique, ce qui signifie qu'il peut exister sous deux isomères optiques (énantiomères) : l'acide R-lipoïque et l'acide S-lipoïque, images miroir l'un de l'autre. La forme R est mieux absorbée que la forme racémique R-S, mais elle est aussi plus coûteuse et la plupart des études ont été conduites avec la forme R-S. Il existe également une forme R-lipoate associant la forme R au sel de sodium.
- L'acide alpha-lipoïque présent dans les compléments alimentaires est-il d'origine naturelle ? Bien que l'acide R-lipoïque soit naturellement présent dans l'alimentation et dans notre organisme, les formes R, R-lipoate et S utilisées dans les compléments alimentaires sont toujours d'origine synthétique. Il n'existe pas, à ce jour, de procédé permettant d’obtenir de l'acide alpha-lipoïque 100 % « naturel » sous forme pure et en grande quantité.
- Considérations de sécurité : dans l'ensemble, l’AAL est bien toléré, bien qu'il puisse interférer avec certains médicaments et provoquer de légers effets secondaires gastro-intestinaux chez certaines personnes. Un suivi médical est recommandé en cas de pathologie chronique ou de traitement en cours.
La science de l’acide alpha-lipoïque
Voici les principales situations dans lesquelles les suppléments d’acide lipoïque ont été étudiés. Les données restent encore limitées par le petit nombre d’études et l’hétérogénéité des protocoles.
Pour perdre du poids
Une méta-analyse publiée en 2020 a montré que le traitement à l'AAL réduit modestement l’indice de masse corporelle et diminue le poids d'environ 2,5 kg par rapport à un placebo (1). Cependant, les protocoles (doses, durée, profils de patients) varient considérablement d’une étude à l’autre, ce qui rend les conclusions prudentes.
Contre l’inflammation
L'AAL peut réduire certains marqueurs de l'inflammation tels que la protéine C-réactive, l’interleukine-6 et le facteur de nécrose tumorale alpha (TNF-α), impliqué dans la résistance à l'insuline et associé au diabète de type 2. Des niveaux élevés de protéine C-réactive sont considérés comme un facteur de risque de maladie cardiaque.
Une revue de 2019 a mis en évidence une réduction significative de ces trois marqueurs avec une supplémentation en AAL (2). Une autre étude publiée en 2020 a montré que 600 mg d'AAL administrés par voie orale pendant quatre mois réduisaient significativement ces mêmes marqueurs (3).
Dans le diabète
L'acide alpha-lipoïque pourrait contribuer au contrôle de la glycémie chez certaines personnes. Une analyse de 2018 portant sur 20 essais contrôlés randomisés a examiné l'utilisation de l'AAL chez des personnes atteintes de troubles métaboliques, dont le diabète de type 2. Les résultats ont montré que la supplémentation en AAL réduisait la glycémie à jeun, la concentration d'insuline, la résistance à l'insuline et les taux d'hémoglobine A1c (4).
Cependant, une revue systématique plus récente a conclu que la supplémentation en AAL réduisait l'insuline et la résistance à l'insuline, mais n’améliorait pas significativement les taux d'A1c. Là encore, des études complémentaires sont nécessaires pour préciser son intérêt clinique.
Dans certaines neuropathies
Les neuropathies correspondent à des douleurs et sensations anormales causées par des lésions nerveuses, elles-mêmes souvent liées à un stress oxydatif (comme dans le diabète, l’infection au VIH, la maladie de Lyme, le zona, etc.).
Un essai clinique publié en 2021 a montré que des personnes souffrant de douleurs de cause inconnue voyaient leurs symptômes diminuer lorsqu'elles prenaient entre 400 mg et 800 mg d'un supplément oral d'AAL par rapport au placebo (5). D’autres études sont nécessaires pour préciser la place réelle de l’acide alpha-lipoïque dans la prise en charge des neuropathies.
Références
Cet article de vulgarisation scientifique remplit une simple fonction d’information. Il ne peut servir de base à un diagnostic ou une prescription. Consultez un professionnel de santé avant de modifier votre alimentation ou de prendre des compléments alimentaires. Nutristore conseille de prendre l’avis d’un professionnel de santé avant toute supplémentation.
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