« L’homme par qui la polémique est arrivée en France s’appelle Thierry Souccar. Dans son livre Lait, mensonges et propagande, le journaliste scientifique remet en cause la recommandation officielle du ministère de la Santé en faveur d’une consommation de trois à quatre laitages par jour. À travers ces conseils, il dénonce un lobbying de l’industrie laitière. C’était en 2007. Dix ans après, certains considèrent toujours l’auteur comme un anti-lait radical. «L’industrie essaye de me caricaturer pour marginaliser mon discours», dit-il, au téléphone.

Son discours ? Thierry Souccar n’affirme pas, comme certains, que le lait est un poison qu’il faut à tout prix supprimer. Pour lui, il n’y a simplement aucune raison scientifique d’en ingérer autant que ce que l’on nous demande. «À ce niveau de consommation, des études montrent la hausse des risques de cancer de la prostate, d'obésité et de diabète type 1», explique-t-il.

Dans un document, publié en janvier 2017, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) cite d’ailleurs ces études qui observent un lien entre une augmentation de certaines de ces pathologies et la quantité de produits laitiers dans l’alimentation. Cette publication fournit tous les éléments scientifiques nécessaires à l’élaboration de nouveaux repères de consommation.

À la suite de cette communication de l’Anses, le Haut Conseil de la santé publique a réduit à deux le nombre de produits laitiers recommandés quotidiennement. Une victoire pour les lacto-sceptiques. «Nous allons dans le bon sens mais le mieux aurait été de dire entre zéro et deux comme le préconise l’Unité de recherche en santé humaine de Harvard», regrette Thierry Souccar. Mais rien n’est acquis. »

Madame Figaro - Article du 05/05/17